Prévenir le risque routier professionnel

Enjeux

Le risque routier professionnel constitue, depuis plusieurs années, la 1ère cause de mortalité au travail. Dans notre région, les accidents routiers liés au travail pour une mission ou un trajet représentent 25 % des AT mortels. La baisse conséquente de 11 % des AT entre 2019 et 2020 s’explique par l’évolution de pratiques de déplacements des salariés liée au contexte sanitaire. 

En termes de fréquence en 2020, la région Hauts-de-France représente 7,8 % des AT routiers (mission et trajet) et 9,3 % des décès liés au risque routier professionnel au regard de l’ensemble du territoire national. Concernant la gravité, l’année 2020 a été marquée par une forte augmentation de la durée des arrêts passant de 72 jours en 2019 à 87 jours en 2020, valeurs légèrement en dessous des chiffres nationaux. 

L’analyse d’environ 1 000 autodiagnostics renseignés par les entreprises participantes aux conférences organisées dans le cadre du PRST3, et les échanges qui ont suivi, révèlent un préjugé fort : le risque routier serait lié aux comportements individuels au volant. Ce préjugé ainsi résumé « c’est l’affaire du salarié » débouche sur une action au travers du seul prisme de la sensibilisation et de la formation des salariés et de leurs possible consommation de psychotropes. 

Cette analyse montre aussi que la plupart des entreprises n’investissent pas totalement la démarche de prévention du risque routier. Si 68 % des entreprises participantes déclarent avoir évalué le risque, même partiellement, seulement 30 % d’entre elles mettent en place une politique de prévention couvrant totalement les risques identifiés. Elles sont nombreuses à reconnaître le manque de connaissances sur le sujet et leurs obligations. 

Comment dans ce contexte inciter les entreprises à prendre en compte le risque routier professionnel et à mettre en place des mesures de prévention primaire ? 

Programme

1. Sensibiliser et déconstruire les idées reçues (2022 à 2025) 

Il s’agit de sensibiliser largement les chefs d’entreprise et les encadrants et d’agir en vue de déconstruire le préjugé selon lequel « le risque routier, c’est l’affaire du salarié ». 

• Réalisation de 3 films autour de 3 thématiques jugées prioritaires à l’occasion du bilan de l’action PRST3. Diffusion large via notamment les réseaux sociaux et les réseaux institutionnels de la sécurité routière : les déplacements professionnels, les perturbateurs d’attention, l’alcool et les stupéfiants. 
• Événement à l’occasion de la semaine nationale sur la sécurité routière au travail : la prévention du risque routier n’est pas un coût mais un investissement pour l’entreprise. Webinaire construit pour déclencher une prise de conscience en abordant les idées reçues, les freins perçus par les entreprises et en proposant un accompagnement (outils, méthodes) pour structurer une démarche pérenne. 
• Conférences – webinaires, destinés à informer et à sensibiliser les entreprises. 

2. Co-construire une démarche de prévention (2023 à 2025) 

La co-construction d’une démarche de prévention primaire du risque routier professionnel et le partage avec les SPST précèdent un accompagnement de proximité des entreprises : 

• co-construction d’une démarche de prévention primaire du risque routier professionnel ; 
• appropriation par les Services de prévention et de santé au travail volontaires ; 
• expérimentation d’accompagnement par les SPST, auprès des entreprises. 

Progression

Tenir compte du bilan des actions d’accompagnement (Carsat) des entreprises des secteurs en sur-sinistralité (transport routier de marchandise et services d’aide à la personne), expérimentation sur un nombre restreint d’établissements, extension selon le bilan.